ET DE HUIT !
Une fratrie de huit enfants est enfermée depuis hier au centre de rétention de Rennes-St-Jacques. Qui fait mieux ? les préfets ont-ils ouvert un chalenge pour satisfaire les quotas imposés ? Nous sommes tentés de le croire.
Aucun respect des Personnes et des Conventions internationales des droits de l'enfant.
Nous reproduisons ci-dessous l'article du journal Ouest-France du mercredi 28 septembre 2011 (page 6).
" Une fratrie de huit enfants au centre de rétention
Délogée, hier matin, de son bungalow à la Roche-sur-Yon, la famille tchétchène a été conduite au centre de rétention administrative de Rennes. Les associations dénoncent "une situation inadmissible"
Ils sont agés de 2 à 18 ans. Huit frères et soeurs ainsi que leurs parents Tchétchènes ont été conduits au centre de rétention administrative (CRA) de Saint-Jacques-de-la-Lande près de Rennes, hier matin, Quelques heures plus tôt ils étaient délogés d'un bungalow de 20 m2 dans le quartier des Forges, à la Roche-surYon (Vendée). Des CRS avaient bloqué la rue " La maman a juste eu le temps de m'appeler et de me dire : la police est là, la police est là ! " raconte Karine Fayi de la Cimade, un service qui accompagne les étrangers migrants, en voie d'expulsion, demandeurs d'asile ou réfugiés.
Les militants ne pensaient pas que cette famille risquait l'expulsion. Six des huit enfants étaient scolarisés dans des établissement de la ville. " On leur disait que c'était impossible... Ils ont toujours collaboré avec les autorité françaises, n'ont jamais tenté de fuir, c'est ce qui rend la situation encore plus inacceptable. "
Avec des peluches
Les membres du Réseau éducation sans frontière (RESF) redoutent leur expulsion vers la Pologne dès ce vendredi, pays où ils avaient effectivement effectué leur première demande d'asile. Ils y retournerons la peur au ventre. "Les Tchétchènes ne se sentent pas du tout en sécurité là-bas."
Depuis cet été, huit familles ont été placées au centre de rétention de Rennes, sur décision des préfectures (contre six familles en 2010). Soit 19 enfants en tout. Le plus jeune avait six mois. Une situation "inadmissible", selon les militants de RESF 35 qui soutiennent ces familles à Rennes.
Fin août, des manifestants, " armés " symboliquement de peluches, avaient protesté devant le Cra. Ils demandaient que " cesse définitivement tout placement en rétention d'enfants et de leur familles, et que soit appliqué le strict respect de la Convention internationale des droits de l'enfant, dont la France est signataire "
Le Cra est un lieu " anxiogène et stressant ", estime Mathilde Mariette, de la Cimade de Rennes. Il abrite " des personnes en détresse ", dont le destin se joue en quelques jours. " Les enfants sont confrontés à des situations difficiles, derrière des grilles, avec des policiers en uniforme, poursuit la jeune femme. Ils développent des symptomes d'enfermement, certains refusent même de s'alimenter et d'aller aux toilettes. "
Philippe ECALLE et Nathalie FLOCHLAY "
